La Draft NBA, c’est quoi ?
18 Jun. 2023
La Draft NBA, c’est quoi ?
Le 22 juin prochain, Victor Wembanyama, qui affole la planète basket, devrait devenir le premier Français a être sélectionné en premier choix de la Draft NBA. Mais qu’est-ce que ça veut dire et comment ça fonctionne ?
Pourquoi la Draft ?
Chaque année au mois de juin, la NBA organise ce qu’on appelle la Draft. À l’occasion d’une soirée devenue un rendez-vous incontournable, la NBA accueille 60 nouveaux joueurs dans ses rangs. 60 espoirs appelés à tour de rôle et surtout appelés à représenter le futur de la ligue. Le but principal de cette Draft est de continuellement rééquilibrer le niveau de la ligue saison après saison. Ainsi, chaque année, les franchises ont l’opportunité de faire appel à de nouveaux espoirs. Les équipes les moins bien classées au terme de la saison régulière ont plus de chance d’obtenir un choix de Draft haut, de sélectionner un joueur à fort niveau et/ou potentiel, et ainsi d’élever le niveau de leur effectif en vue des prochaines saisons. Ces joueurs peuvent également servir de monnaie d’échange intéressante pour attirer des joueurs déjà confirmés en NBA.
Il existe quelques conditions afin de pouvoir être drafté. D’abord, il faut évidemment ne jamais avoir déjà joué en NBA. Ensuite, il faut avoir plus de 19 ans le jour de la Draft et avoir quitté le lycée depuis au moins un an. Sauf pour les joueurs internationaux.
Draft Lottery
Le rêve de chaque franchise mal classée : obtenir le premier choix. Et ce premier choix ainsi que les treize suivants sont distribués à la suite de ce qu’on appelle la Draft Lottery. À la manière d’un loto, les noms des équipes sont écrits sur des balles de tennis de table et sont tirés au hasard.
Chaque équipe a un pourcentage de chance d’avoir le premier choix. Si la moins bonne équipe au classement à le plus de chance d’obtenir le premier choix, ce n’est pas une science exacte. Les quatorze moins bonnes équipes de la saison, celles qui n’ont pas disputé les playoffs, peuvent prétendre à repartir avec le first pick. Les trois équipes les moins bien classées obtiennent alors 14% de chance d’avoir le premier choix, puis les pourcentages descendent au fur et à mesure.
Team 1 : 14.0%
Team 2 : 14.0%
Team 3 : 14.0%
Team 4 : 12.5%
Team 5 : 10.5%
Team 6 : 9.0%
Team 7 : 7.5%
Team 8 : 6.0%
Team 9 : 4.5%
Team 10 : 3.0%
Team 11 : 2.0%
Team 12 : 1.5%
Team 13 : 1.0%
Team 14 : 0.5%
Par exemple, en 2023, San Antonio a terminé dernier de la conférence Ouest (22v-60d), cependant ce n’était pas le pire bilan de la ligue puisque les Detroit Pistons ont fait pire (17v-65d). Pourtant ce sont bien les Spurs qui ont eu le premier choix et qui devraient donc drafter Wemby. En 2008, Chicago avait 1,7% de chance d’avoir le premier pick mais ce sont bien les Bulls qui ont pu faire appel à Derrick Rose avec le premier choix. Même chose pour Cleveland en 2014 qui a pu choisir Andrew Wiggins avec le premier choix.
Pour les picks entre 15 et 30, on reprend la logique du classement. L’équipe au meilleur bilan obtient le 30e choix, le deuxième hérite du 29e choix, et ainsi de suite. Même logique pour le second tour : le pire bilan en saison régulière a le choix 31, etc.
Draft Combine
Quelques semaines en amont du soir de la Draft et suite à la Lottery, la NBA organise le Draft Combine. Les plus gros espoirs du basket mondial sont invités à un camp de quelques jours durant lequel leurs aptitudes physiques et techniques sont évaluées. Test de vitesse, réflexes, détente, envergure, matchs d’entraînement, ces jeunes joueurs qui ambitionnent de rejoindre la NBA sont examinés de près par des dirigeants NBA.
Draft Night
Fin juin, quelques jours après la fin des NBA Finals, la Draft se tient alors dans une grande ville des États-Unis, depuis 2013 à New York, au Barclay’s Center. C’est le moment tant attendu pour de nombreux joueurs qui espèrent se rapprocher plus que jamais de leur rêve NBA.
Les plus talentueux, attendus dans les premiers choix sont invités dans ce qu’on appelle la “Green Room”. C’est-à-dire, à prendre place au bord de la scène en compagnie de leur famille et de leurs agents. Ça sera notamment le cas de Victor Wembanyama qui sera ensuite invité à se lever pour aller serrer la main du président de la NBA, Adam Silver. Une poignée de mains scellant son arrivée en NBA.
Face donc à certains des plus grands espoirs du basket mondial et des fans présents en nombre pour connaître le nom de la prochaine pépite de leur équipe, Adam Silver fait monter sur scène un a un tous les joueurs appelés au premier tour avant de céder sa place à Mark Tatum, vice-président, pour le second tour.
En plus du prestige d’être choisi le plus haut possible, le fait d’être appelé au premier tour donne quelques avantages, notamment financiers. Si elle permet une rémunération plus ou moins importante selon le numéro (4,6 millions de dollars par an pour le premier choix contre 800 000$ pour le 30e), une place au premier tour assure surtout un contrat garanti de deux ans sur les quatre années du contrat Rookie signé par un joueur arrivant en NBA via la Draft. L’équipe qui choisi un joueur au premier tour peut par la suite activer une option pour que la troisième année du contrat soit garantie. Cette option doit obligatoirement être activée ou non entre la fin de la première saison et le début de la deuxième. Même chose un an plus tard pour la quatrième année de contrat.
Le second tour quant à lui ne garantit rien. De très nombreux joueurs sont appelés par des équipes au second tour mais ne foulent jamais les parquets NBA. Et inversement, plusieurs joueurs ont été choisis au second tour mais on fait une très belle carrière comme Nikola Jokic, Manu Ginobili, Draymond Green ou encore Marc Gasol…
Les Français draftés en NBA
À l’heure actuelle, la France est le deuxième pays a avoir envoyé le plus de joueurs en NBA hors États-Unis. Elle est uniquement devancée par le Canada, deuxième “fournisseur” de joueurs NBA après les USA. Depuis 1960, ils sont 44 Français a avoir été draftés en NBA. Parmi eux, treize n’ont jamais joué en NBA quand dans le même temps ils sont douze tricolores à avoir joué en NBA sans passer par la case Draft.
Parmi les joueurs draftés, Tony Parker est bien évidemment le plus célèbre mais ils sont plusieurs à avoir fait une belle carrière en NBA. Boris Diaw, Evan Fournier, Nicolas Batum, Kevin Séraphin, Ronny Turiaf, Mickaël Piétrus, Johan Petro, Joakim Noah, Ian Mahinmi et Rudy Gobert notamment on disputé plus de 400 matchs dans la grande ligue américaine.
Pour ce qui est de l’ordre, c’est Killian Hayes qui a été sélectionné le plus haut avec une septième place en 2020. Un record qui devrait donc être battu par Victor Wembanyama dans quelques jours. Lui qui est attendu à la première place, comme un certain LeBron James il y a pile 20 ans et devenu meilleur marqueur de l’histoire cette saison.
crédit Photo : Getty Images