16 May. 2022
L'influence du tennis dans la mode
Lundi 16 mai 2022 sonne le début de . Ce fameux tournoi de tennis sur terre battue se perpétue maintenant depuis plus de 100 ans. On y a vu jouer les plus grands athlètes du sport à la raquette : des quatre Mousquetaires à Suzanne Lenglen, ce sont désormais les noms de , , , ou encore qui résonnent sur les courts du stade. Avec l’émancipation du corps féminin dans les années 20 et au-delà des innovations technologiques et industrielles que le tennis a pu connaître au fil des années, nos équipementiers sportifs ont dû surmonter au mieux les défis pour habiller les joueurs afin d’allier la performance au confort dans le jeu. , , ou encore deviennent des acteurs majeurs de l’évolution de la mode dans cette pratique sportive. Aujourd’hui, les paires et accessoires dédiés initialement à ce sport finissent par être portés par tout le monde et les maisons de mode comme , , n’hésitent pas à se les réapproprier. De à , découvrez comment le tennis a influencé la mode.
Le tournoi de Roland Garros : une affirmation du style
Ce sport, destiné aussi bien à la gente masculine qu’à la gente féminine, aura connu de grands bouleversements stylistiques souvent insufflés par les plus grands joueurs de ce sport à la raquette, mais c’est également grâce à des créateurs novateurs de l’époque que la silhouette sportive connaîtra de grandes innovations.
Les tournois de tennis reprennent après la Première Guerre Mondiale, et c’est donc dans un climat d’émancipation que se plongent les joueuses. En effet, avant 1921, les tenniswomen étaient couvertes de la tête aux pieds, enfermées dans des bustiers et vêtues de chapeaux, cravates, jupons et robes à flanelles. Bien habillées, certes, mais loin d’être pratique pour ce sport. Le couturier français Jean Patou contribuera alors à redessiner la silhouette féminine tout en y gardant l’élégance souhaitée. En effet, le créateur novateur entretient un lien fort avec Raymond Barbas, un ancien champion de tennis, ce qui lui permet de comprendre les besoins latents des joueuses.
"Pour moi, il n’y a rien de plus ridicule qu’une robe de tennis pleine de fioritures inutiles" Jean Patou pour San Jose News, 28 juin 1928
Ainsi, Suzanne Lenglen, la "Divine", apparaît à Wimbledon en 1921 vêtue d’une jupe plissée en soie blanche d’une longueur bien inférieure à celle préconisée habituellement sur les courts ainsi que d’un cardigan blanc sans manche et d’un bandeau orange. En réalité, c’est une véritable révolution dans le sport et surtout dans la mode puisque Jean Patou, en répondant à des besoins réels, finira par créer un vestiaire adapté aux pratiques sportives en plein air. En 1925, il lance une ligne dans sa maison de couture appelée "Le Coin des Sports", devenant ainsi un des initiateurs de la mode sportswear. Vêtements dédiés à la pêche, au tennis, au golf, à l’aviation ou encore à l’équitation, rien n’échappera à Jean Patou.
10 ans plus tard, les innovations se perpétuent notamment sur les courts masculins. Henry "Bunny" Austin rentre sur le Center Court de Wimbledon avec un short, à la stupéfaction de la reine Mary et des tribunes, le pantalon disparaît.
Comment ne pas parler de René Lacoste, le fameux Mousquetaire qui a inventé le polo en jersey piqué "12.12" floqué du crocodile. Qui de mieux qu’un ancien joueur de tennis pour répondre avec style au confort primordial que demande le tennis sur terre battue ? Au-delà de cette innovation, la marque française rayonne aujourd’hui à l’international et chacun se l’ai appropriée à sa manière.
La joueuse italienne Lea Pericoli habillée sur les courts par le créateur britannique Ted Tinling créait à chaque fois l’émulation des foules en gardant le suspense de ses tenues surprenantes. L’ancien joueur de tennis qui entamera sa carrière en tant qu’arbitre personnel de Suzanne Langlen marquera la mode en participant à la libération de la silhouette féminine. Robe à plumes ou culotte bouffante, pour lui la Battle des sexes se joue sur les courts de tennis et à travers les tenues portées par les plus brillantes joueuses de leurs temps.
Teddy ne sera pas le seul joueur à créer sa marque destinée aux joueurs. Fred Perry, Sergio Tacchini, et répondent encore aujourd’hui aux besoins des joueurs.
Le début des années 90 signe l'apogée du style sportswear, les vêtements de nos équipementiers préférés quittent les courts de tennis pour atteindre la rue. Fini les vêtements seulement destinés à la performance, l’innovation et la technicité. Le style et les tendances donnent de la force aux marques. L’émergence du prêt-à-porter aux Etats-Unis à la fin des années 80 trouve maintenant ses inspirations dans la musique rap et hip-hop.
Les rappeurs ne sont pas les seules égéries de nos équipementiers préférées et les joueurs de tennis affirment leur style en compétition, donnant envie à leurs fans de leur ressembler. Celui qui illustre parfaitement ce tournant, c’est . Le "Kid de Las Vegas" brille à Roland Garros en 1990. Le rose fluo prédomine sur sa tenue noire et on finit par n'y voir que sa paire de Nike Air Trainer 1. L’américain aux cheveux longs et à la boucle d’oreille influence la mode. Lacoste sponsorisera Forget, pour , ce sera , et préférera le .
Les sneakers emblématiques tout droit sorties des courts de tennis
Le tennis est un sport qui demande un temps de conception de paires de chaussures assez long. En effet, elle doit répondre à un cahier des charges précis. Pour allier technologie et design de manière optimale, les « tennis » se doivent d’être résistantes pour éviter l’abrasion de la semelle insufflée par les terrains durs, d’assurer un maintien et une résistance de la tige liée aux changements de direction, d’être légères pour faciliter le jeu et enfin, de délivrer un amorti au talon implacable.
La chaussure de tennis tient ses origines des paires conçues pour la marine britannique, cette paire, constituée d’une empeigne en toile et d’une semelle en caoutchouc, les empêchait de glisser sur des surfaces humides, et ne faisait aucun bruit. Ainsi, aux débuts des années 1900, la United States Rubber Company a repris la base de cette tennis pour fabriquer la sienne : la Keds voit le jour. La Converse Rubber Company sort également sa propre version : la chaussure All-Star.
est également l’une des premières marques à répondre à ses besoins. Elle commercialise, en 1925, sa paire iconique de 2750. Walter Martiny, le fondateur de la marque, est le premier à introduire en Italie la vulcanisation du caoutchouc naturel inventée par Charles Goodyear en 1839. L’ingénieur suisse répondra alors aux besoins de sa femme tenniswoman en créant une chaussure résistante, remplaçant ainsi les chaussures à semelles en corde.
Adulée par et Serge Gainsbourg, la marque sort en 1936 sa "G1". Le loisir se jouant initialement en espadrille laisse place à une toute nouvelle innovation de la marque française : une chaussure ventilée en toile de coton dotée d’une semelle en caoutchouc vulcanisé. La star de Belleville reste aujourd’hui un modèle emblématique du sport à la raquette et c’est même qui se l’est réapproprié pour rendre hommage aux Beatles.
"Impossible Is Nothing" pour Adidas, la marque lancée en 1949 profite du peu de concurrence du marché du tennis pour sortir sa première paire destinée à ce sport. Le joueur de tennis et directeur commercial, Robert Haillet imagine alors une paire en cuir, plus résistante encore que ses aînées en toile. La paire dotée de 3 rangées de trous sur le côté permet alors une aération du pied. La Robert Haillet connaît alors un franc succès et viendra conquérir le marché américain et canadien. Si le nom de la paire ne vous dit rien, c’est parce qu’elle a été renommée en 1971 suite au sponsor d’un des meilleurs joueurs au monde : . Grâce à son style simple mais toutefois innovant, la Stan Smith Forever Primegreen White a connu un engouement tel qu’elle s’inscrit comme la paire alliant définitivement le tennis à l’histoire de la sneakers. On y retrouve le portrait du joueur, son nom sur la languette ainsi que la couleur verte qui inspirera entre autre Teddy Santis sur les paires de New Balance qu’il revisitera.
Les marques de mode inspirée par l’univers du tennis
New Balance x Casablanca
Faisant partie de nos marques françaises préférées, la marque de inspirée des courts de tennis français et des terres chaudes d’Afrique perpétue sa collaboration avec New Balance depuis quelques années. New Balance a donc jeté initialement son dévolu sur la silhouette de la 327. Proposé en coloris Green et Orange, la New Balance 327 Casablanca présente une empeigne composée de suède et de cuir perforé blanc, rappelant les uniformes et les courts de tennis. De nombreuses autres itérations verront le jour et, en août dernier, c’est la New Balance Casablanca XC-72 qui est sortie.
On Running x Loewe
Roger Federer a ouvert le champ des possibles à en devenant actionnaire majoritaire de la marque en 2019 et a même sorti pour l’occasion une collection nommée "The ROGER". La marque entre alors sur les terrains et dernièrement elle s’attèle à un esthétisme pensé en collaborant avec Loewe. Découvrez comment la marque est passée des montagnes suisses, au court de tennis jusqu’au bitume européen juste ici.
Jacquemus x Nike
Aujourd'hui a été annoncé une collaboration entre la marque de Beaverton et Jacquemus. Cette collection proposera deux paires exclusives ainsi que 15 pièces constituant une collection co-brandée exclusive. Elle sera exclusivement inspirée de l'univers de Lady Di des années 90 et de l'univers du tennis.
Alors que la mode et le tennis sont étroitement liés depuis près d’un siècle et sont mis en lumière lors des tournois, nous pouvons déjà imaginer à quoi ressemblera la silhouette de l’athlète de demain. Raquettes, chaussures et tenues complètes seront dotées de capteurs pour analyser les performances des joueurs. La silhouette de la tennis perdure, découvrez également le grand retour des silhouettes basketball juste ici.
Crédits photos : Google Arts & Culture