À trop jouer avec le feu, Balenciaga s'est brûlé les ailes
30 Nov. 2022
À trop jouer avec le feu, Balenciaga s'est brûlé les ailes
Après que ait emboité le pas d'adidas en mettant un terme à sa collaboration avec Kanye West suite à son dernier et sulfureux défilé qui avait lieu à Paris en octobre dernier, voilà que la marque espagnole voit son contrat avec l'ex-femme du rappeur ; , être réévalué. Après être arrivé au sommet de la mode et malgré un art du buzz maîtrisé, la machine a fini par s'enrayer la semaine dernière avec au centre du Balenciaga Gate une affaire d'exploitation d'enfants. La griffe dirigée par le visionnaire Demna Gvasalia semble sentir le vent tourner et intente un procès à la société de production mais également au scénographe pour avoir prémédité ce scandale.
Sur la pente descendante
Figurant parmi les marques les plus stylées du monde en 2022 d'après l'indicateur , la griffe fondée en 1917 par Cristóbal Balenciaga et aujourd'hui dirigée par le créatif géorgien Demna Gvasalia a connu des jours meilleurs. Le joyau de Kering semble perdre de son éclat même si le génie visionnaire à la tête de la griffe a su conquérir le cœur d'une génération difficile à attirer à savoir : la GenZ. Alors qu'il avait déjà l'habitude de dénoncer les rouages de notre société capitaliste à travers son label , c'est en détournant sur les réseaux sociaux des objets toujours plus originaux les uns que les autres que Demna a conduit la marque à devenir l'une des plus suivies. Portefeuilles perdus ou Iphone en guise d'invitation à son dernier défilé ou encore sacs Lay's, "Glove Bag", "Steroïd Boots", Stan Smith "Destroyed" présentés à travers plusieurs campagnes, c'est finalement un ours en peluche vêtu d'une tenue sado-maso qui fait aujourd'hui polémique.
Tout commence en novembre lorsque Balenciaga s'intéresse à une série intitulée "Toy Story" photographiée par en 2010. Interessé par la mise en avant d'enfants avec leurs jouets favoris, Balenciaga décide de reprendre le concept pour sa collection printemps-été 2023. Après avoir validé les moodboards en interne, les poupées qui servaient de mannequins lors du shooting organisé dans une villa près de Paris ont été remplacés par de vrais enfants habillés en Gucci Kids. Le problème de cette série de clichés ; nommée Holidays et prévue à l'occasion de Noël, réside dans l'inspiration générale et la pose d'enfants accompagnés de sac en forme d’ourson blanc sanglé de ceintures noires, d'une laisse, de gros scotch ou des colliers en chaîne inspirés de l'univers BDSM.
Même si la campagne a été très vite supprimée car, jugée totalement inappropriée, la dernière collaboration avec adidas avec un éditorial façon open space n'a pas tardé lui aussi à faire débat. En effet, Balenciaga témoigne avoir été victime d'un complot. On y voit un document juridique dévoilant une affaire de pédopornographie posé sur le bureau. Balenciaga a répondu en intentant un procès à la société de production North Six et au scénographe Nicholas des Jardins en charge de la campagne. La marque a partagé sur les réseaux sociaux un communiqué afin d'expliquer ces affaires et affirme prendre les dispositions nécessaires pour que ça ne se reproduise pas.
Les (anciennes) égéries rappliquent
Depuis plus d'une semaine, l'appel au boycott est donc de mise sur toutes les plateformes. Le hashtag #CancelBalenciaga a atteint plus de 25,5 millions de vues rien que sur Tiktok. De son côté, l'ancien partenaire de la griffe espagnole et de la marque aux 3 bandes ; t, s'est empressé de réagir. Il dénonce l'inaction de certaines personnalités publiques face à cette affaire de sexualisation de jeunes enfants.
Ye calls out celebrities for not condemning Balenciaga amid child sexualization ad:
"This just shows you all celebrities are controlled. You don't see no celebrities talking about the Balenciaga situation."
— yzyupdates (@yzyupdates)
Suite aux dires de Ye, son ex-femme Kim Kardashian actuellement égérie de Balenciaga a finalement brisé le silence. La muse de la marque a témoigné sur ses réseaux sociaux de son dégoût et de son indignation. : "Je voulais avoir l'occasion de parler à leur équipe pour comprendre par moi-même comment cela a pu se produire (...) Quant à mon avenir avec Balenciaga, je suis en train de réévaluer ma relation avec la marque, en me basant sur leur volonté d'accepter la responsabilité de quelque chose qui n'aurait jamais dû se produire - et les actions que j'attends d'eux pour protéger les enfants".
I have been quiet for the past few days, not because I haven’t been disgusted and outraged by the recent Balenciaga campaigns, but because I wanted an opportunity to speak to their team to understand for myself how this could have happened.
— Kim Kardashian (@KimKardashian)
Cette polémique marque au fer rouge le joyau de Kering qui verra sûrement sa cotation en bourse fluctuer, après avoir présenté ironiquement sa collaboration avec adidas au New York Stock Exchange à Wall Street en mai dernier.
Photo de couverture : Balenciaga