Hamza, Damso, Angèle... Pourquoi la Belgique a autant de bons artistes ?
18 Nov. 2023
Hamza, Damso, Angèle... Pourquoi la Belgique a autant de bons artistes ?
Le mois de novembre s’annonce fructueux pour . Le rappeur a annoncé que son prochain titre sera disponible en exclusivité lors de courses Uber du 17 au 19 novembre, et a également dévoilé son nouveau feat avec le king du rap marocain : ElGrandeToto. Et même si l’artiste se fait souvent vanner sur sa taille, on peut dire que pour la musique, il voit les choses en grand. Cette attention aux détails, cette recherche de profondeur et de créativité sont aussi remarquables chez d’autres mélomanes venant du même pays : la Belgique.
Que ce soit le reggeatone avec la scène latino ou encore la drill avec le rap UK, on le sait, chaque pays possède sa spécialité musicale. À l’exception de notre voisin préféré. Là ou la Belgique passe, les auditeurs trépassent : R’n’B, rap, pop, électro… Rien ne fait peur aux Belges ! Et il faut dire qu’ils sont tout autant doués pour le son, que pour le marketing. Chaque projet est poussé par des comm réussies, les hissant en tête du Top 50 à quasi chaque sortie. Mais comment se fait-il que ces artistes soient aussi performants ? C’est la question que l’équipe du Blueprint s’est posée, et à laquelle elle va tenter de répondre dans ce nouvel article !
Un pays multiculturel aux influences nombreuses
La Belgique rassemble énormément de cultures et de nationalités différentes. En plus de ça, petit rappel pour ceux qui auraient séché la géographie au collège, elle est limitrophe à 4 pays : la France, le Luxembourg, l’Allemagne et les Pays-Bas. Alors autant vous dire qu’elle possède une pluralité d’influences.
Lous and the Yakuza puise son inspiration entre Mozart et le Wu-Tang-Clan, sans mettre d’œillères. Pour , c’est son enfance à Kinshasa, capitale du Congo, et Mylène Farmer. Chaque musicien puise dans son histoire et dans ses créateurs préférés pour sortir des titres aux influences multiples. En Belgique, on mélange rap et soul, pop et électro, jazz et R’n’B… La création n’a aucune limite.
L’humour belge à toute épreuve
La capacité de ces musiciens à n’avoir aucune compromission est intéressante. C’est grâce à cette liberté que nous avons pu assister à des sons aux sujets décalés mais pourtant incroyables. ‘Moules frites’ de Stromae, ‘La loi de Murphy’ d’Angèle ou encore ‘Ode à l’eau de vie’ de Le Motif. S’ils veulent parler d’un sujet, ils le feront sans tabou ou peur du ridicule. Comme l’explique si bien Isha dans le son humoristique où le rappeur imite l'accent marseillais, 'Oh Putain' : "Cette idée m'est venu, c'est quand j'ai attendu l'bus. J’ai dit: Demain j'fais un banger avec l'accent du sud". Cette audace mêlée à l’humour belge crée des bangers parfois inattendus.
Des artistes à la créativité sans limites
Le moindre détail est source de réflexion. Rien n’est jamais laissé au hasard par nos confrères, ce qui donne des communications mémorables. Comment oublier la caméra cachée de Stromae, déambulant dans les rues de Bruxelles fakant d’être ivre mort, pour la sortie de son titre ‘Formidable’ ? Ou Damso qui a, très récemment, pour annoncer son nouveau projet Bēyāh ? Ou encore Hamza qui propose son prochain titre à écouter en exclusivité dans des ubers ? Cet accompagnement autour de chaque sortie fait toujours beaucoup parler les auditeurs, qui sont, de plus en plus, à la recherche de créateurs allant loin dans leur réflexion artistique.
Solidaires et fiers
Une chose qui est aussi notable est la grande solidarité dont les artistes font preuve entre eux. Même si en France, des projets communs ont été réalisés comme Bande Organisée ou Classico Organisé, mettant à l’honneur une ou plusieurs villes, en Belgique, c’est tout un pays qui se serre les coudes. Chaque moyen est bon pour faire rayonner la culture belge : le choix des beatmakers, des graphistes, des feats… Ce n’est pas pour autant que les mélomanes se privent de la scène française, mais il est important de soutenir les siens et de les aider à propulser leur art. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Isha lorsqu’il a repéré Green Montana, à l’époque âgé de seulement 22 ans, en lui laissant les clés du studio. Aujourd’hui, le rappeur de Verviers conquit le public, avec plus de 1 million d’auditeurs mensuels.
Quand le noir-jaune-rouge s’invite à l’international
Le moins que l’on puisse dire est que cette bienveillance commune leur réussit bien. Rare sont les artistes francophones à dépasser les frontières de l’Europe. Parmi les quelques chanceux, on retrouve un ratio belge qui ne surprend pas vraiment. Stromae, le roi de l’électro-pop, s’invite sur le plateau télé de Jimmy Fallon, pour son émission ‘Tonight Show’. Pas étonnant puisque celui-ci à séduit le continent américain, notamment lors de son apparition à Coachella et au Madison Square Garden en 2022. Niveau rap, c’est plus Hamza qui se démarque. Sa voix chantée autotunée charme ses collègues des USA, et lui permet d’offrir à ses auditeurs un feat avec Offset, ’Sadio’. Pendant ce temps-là, la charismatique Lous and The Yakuza signe chez Roc-Nation, le label de Jay-Z, et réalise les premières parties des plus grands : Coldplay, Alicia Keys, Gorillaz… De quoi faire briller le drapeau noir, jaune, et rouge dans le monde entier !
Le caractère fougueux et audacieux des artistes belges fait leur force et attire ! Limsa d’Aulnay s’est par exemple récemment expatrié dans la belle ville de Bruxelles. Fier compagnon d’Isha, ils préparent leur album commun, ‘Bitume Caviar Vol.1’. Et les sorties musicales belges à venir sont nombreuses. Même s’il faudra attendre 2025 pour réentendre la voix de Damso, la rappeuse fait elle son grand retour dans peu de temps… Alors pour préparer ces belles nouveautés, découvrez l’avis de , Head of Hip-Hop chez Apple Music, et Chahinaz, journaliste chez Booska-P, sur c’est quoi le rap en 2023 ?
Crédit photo : @clemreflex / @virgile.guinard / @erwanblaszka