Les photographes les plus iconiques de la culture
19 Aug. 2022
Les photographes les plus iconiques de la culture
Chaque 19 août, on célèbre la journée mondiale de la photographie. Celle-ci rend hommage à son inventeur Louis Daguerre et plus précisément à la date de l'invention de la photographie. Pour rappel l'une des permières photos est capturée grâce au daguerréotype, un procédé photographique produisant une image sans négatif, sur une surface reflétant la lumière comme un miroir. La photographie inaugure véritablement une nouvelle ère et marque une rupture avec l'abstrait et la peinture en capturant la réalité.
À cette occasion, Le Blueprint a choisi de partager la liste de ses photographes préférés. Parmi eux, , , ou encore . De grands noms de la photographie qui ont capturé célébrités et évènements marquants pour la culture.
Au nom de la street culture
Martine Barrat
Cette photographe française a plusieurs cordes à son arc puisqu'elle est également vidéaste et réalisatrice. Martine Barrat marque les années 70 lorsqu'elle quitte Paris pour s'installer à New-York. À cette période, elle se distingue pour ses photos des habitants des quartiers du Bronx, de Brooklyn ou encore de Harlem. De véritables chefs-d'œuvre à l'épreuve du temps qui ont permis de documenter une partie peu visible de la population new-yorkaise. Ses œuvres ont été exposées aux États-Unis comme en France où elle s'est récemment associée à l'exposition "Hip-Hop 360" à la . Maintenant âgée de 89 ans, elle continue de documenter les alentours de New-York sur son compte Instagram. En novembre 2018, elle parlait de son travail à à travers 5 photos marquantes de sa carrière.
Sophie Bramly
Elle aussi a été portée par la street culture et le hip hop. Tant et si bien, qu'elle est aussi à l'origine de la création de . est ainsi considérée par beaucoup comme l'une des 1ère journalistes rap. En effet, la photographe est célébrée pour ses clichés au début de la scène hip-hop, à New-York. Française, tout comme Martine Barrat, elle est l'une des premières à photographier les habitants du Bronx. Elle immortalise l'émergence du rap à une époque où la scène musicale est essentiellement blanche. La photographe croise alors de nombreuses personnalités comme Futura ou .
Yoshi Omori
Elles étaient à New-York, mais ce photographe était de l'autre côté de l'Atlantique. Le hip-hop s'installe aussi à Paris et Yoshi Omori fait partie de ceux qui immortalisent cette période. Arrivé en France en 1986, Yoshi Omiro est étudiant à Aix où il se passionne rapidement pour la photographie, via un livre de photos de l'Agence Magnum. Il décide ainsi de devenir photographe et se forme seul aux ficelles du métier. Pour en connaître davantage sur le milieu, il rejoint la capitale et trouve à Paris un lieu où séjourner. C'est de là qu'il entame son aventure photographique. Au sein du quartier de Stalingrad, Yoshi retrouve l'essence du hip-hop américain. Ses clichés sont découverts pour la première fois dans le livre Mouvement par JayOne et Marc Boudet.
JR
Jean-René alias pour la scène est un artiste contemporain qui se sert de la rue comme son terrain de jeu. En effet, contrairement à certains photographes qui se réservent spécialement pour des expositions ou des vernissages, JR expose son art à l'air libre et réalise des collages grandeurs natures dans l'espace public. JR rend hommage aux héros du quotidien et s'engage pour les causes qui lui tiennent à cœur. Il dénonce l'exploitation, les femmes victimes de crime et de viols dans les pays en guerre, aborde aussi la vieillesse, etc. Par ailleurs, JR collabore avec le New York City Ballet, en 2014, pour raconter sa version des émeutes du quartier de Clichy-Montfermeil et réalise un ballet et un court-métrage. La même année, il réalise aussi un court-métrage avec Robert De Niro sur Ellis Island, un lieu marquant dans l'histoire de l'immigration aux États-Unis.
Récemment, le photographe a pris l'initiative de capturer les visages de jeunes enfants issus de pays en guerre ou peu à moyennement développés. Étant souvent reconnues comme les premières victimes des conflits, JR réalise leurs portraits pour sensibiliser le monde à leur quotidien. C'est le cas pour son portrait de Valeriia, une petite Ukrainienne. Dans la continuité de ce projet, il se rend dans un camp de réfugiés au Rwanda, où vivent plusieurs personnes ayant fui le Congo, dû à la crise et l'instabilité dans le pays. Le portrait du jeune Thierry, 8 ans a pris vie grâce aux habitants du camp.
"J'ai la plus grande galerie d’art au monde : les murs du monde entier." - JR
Renell Medrano
grandit dans le Bronx où elle s'essaie à la photographie dès ses 14 ans. Elle se confiait au magazine Dazed à ce sujet : "Tout n'était pas si beau, mais j'ai trouvé de la beauté dans la lutte et l'agitation de la vie quotidienne." Elle passe la majorité de son temps à se balader à New-York munie de son appareil photo où elle photographie les citadins ou ses amis sur des fonds colorés. Medrano ne veut pas seulement nouer des liens avec des étrangers mais souhaite aussi faire honneur à ses origines : la République Dominicaine. Son travail touche de grands magazines de mode comme Vogue avec qui elle travaille à plusieurs reprises, lui permettant aussi de photographier , , Jay-Z ou encore .
La photographe est d'ailleurs à l'origine de la dernière pochette d'album de "Mr. Morales & The Big Steppers".
À la mode de chez nous
Juergen Teller
S'il y a bien un photographe à retenir en matière de mode, ce n'est autre que Juergen Teller. Ce photographe allemand est connu pour son anti-conformisme et ses clichés décalés. Avec lui, le beau flirte avec la laideur, pas intentionnellement mais par soucis de représentation. Teller manie avec aisance son appareil photo et fait en sorte qu'elles soient toutes uniques. Le photographe qui souhaite rendre hommage aux magazines print d'Instagram, saisit les visages de personnalités publiques comme ceux d'inconnus. Loufoque, drôle, bizarre, tant d'adjectifs ayant traversé l'esprit de ceux qui ont rencontré son art.
Et pour les sportifs
Neil Leifer
Vous avez certainement déjà aperçu ces célèbres photographies de Neil Leifer sans savoir qu'il en était l'auteur. Vous souvenez-vous de cette photo où Muhammed Ali assène son coup de poing final et s'adresse plein de rage à son adversaire Sonny Liston, couché sur le sol ? Eh bien, elle vient de lui. Neil Leifer est un photographe américain qui est très populaire dans le milieu du sport. Il est par ailleurs souvent publié dans le magazine Time Inc. Si la boxe reste son domaine de prédilection, il capture aussi les grands événements sportifs comme les Jeux Olympiques, été comme hiver, ou encore la Coupe du monde de football. Neil Leifer est aussi à l'origine du célèbre cliché "Black power salute" lors des JO de Mexico où deux des médaillés, Tommie Smith et John Carlos tendent un poing levé, en hommage aux Black Panthers.
De ceux qui immortalisent vos célébrités préférés
David Lachapelle
Le photographe évolue au moment où le pop art, dans lequel excelle l'artiste Andy Warhol, est très populaire. De son côté, il se démarque par ses clichés hyper-réalistes. Son travail attire l'attention d'Andy Warhol qui lui donne son premier poste dans le magazine Interview, où il photographie des célébrités. Ses clichés lui permettent de participer également à la création de campagnes publicitaires. Il décore les premières pages de magazines comme Vogue, Vanity Fair ou GQ, avec les visages de Tupac Shakur, , ou .
Puis, il se lance aussi dans la production de courts-métrages et s'assied à la chaise de réalisateur pour des clips musicaux comme ceux de , ...
Alice Moitié
fait partie de ses photographes émergentes, à l'univers coloré et à la personnalité humoristique. Comme plusieurs de ses collègues, elle est touche à tout et est aussi réalisatrice, illustratrice et directrice artistique par moment. Elle commence une formation à l'école de photographie des Gobelins à Paris, avant d'être virée pour son manque d'implication. Cette expérience ne la freine pas pour autant puisque Alice intègre l'Agence de photo Iconoclast. Elle captive son audience sur les réseaux sociaux à l'aide de ses clichés cocasses aux couleurs vives. La photographe se réfère aussi beaucoup à la bande dessinée avec laquelle elle a grandi et qui l'inspire. Cela lui permet de se faire repérer par les marques et Alice enchaîne les contrats pour des campagnes de publicité comme avec adidas, & Other Stories, Givenchy...
Désormais, elle devient l'une des photographes les plus prisées de sa génération et produit des images pour les artistes en vogue. Elle travaille avec , , , , , ou encore qui pose fesses nues sur une croisière.
Rays Corrupted mind
"C'est fou parce que mon tout premier concert était un concert de Travis Scott, et dire que maintenant je suis son photographe personnel, cela montre bien que tu peux vraiment faire tout ce que tu souhaites." Ray le dit lui même à Hypebeast, il n'aurait jamais pensé devenir le photographe attitré de l'un des plus gros trendsetters du moment. , n'a jamais fait d'école de photos et il se débrouille donc seul, dès le début, pour les réglages de son appareil photo manuel. Il peine à se faire une place mais trouve appui auprès du mannequin qui devient son premier modèle. De là, il est rapidement repéré par de nombreux artistes dont , qu'il shoot après la sortie de son titre "Broke Boi", avant d'être recontacté pour le suivre lors de sa tournée. Vient ensuite le tour de qui demande à le rencontrer et depuis, Rays produit les photos du rappeur. Nike s'inspire même de l'esthétique de son Instagram pour une campagne NBA.
Crédits photos : Neil Leifer, DR, lageekosophe