Birkenstock, l'histoire d'une ugly shoes devenue tendance
20 Feb. 2024
Birkenstock, l'histoire d'une ugly shoes devenue tendance
Design atypique, souvent considéré comme peu esthétique, retour en force depuis quelques années… Non, aujourd’hui nous ne sommes pas là pour vous parler de Crocs, mais bien de Birkenstock, l’iconique soulier en liège allemand.
Lors de notre analyse sur la culture en 2024, nous soulevions un point plus que remarqué ces derniers temps, sur l’arrivée en trombe du et du ugly dans l’industrie. Que ce soit dans les plus grands défilés, ou aux pieds d’un oncle peu investi dans les fashion tendances, les Birkenstock s’incrustent absolument partout. Et parce que de ugly à it-shoes, il n’y a qu’un pas, le Blueprint a décidé de revenir sur l’histoire et la montée en puissance de celles qu’on adore détester.
Une affaire de famille
Monter une entreprise familiale n’est pas chose facile. De la rivalité des frères Dassler pour et Puma, ou des pour et Vêtements, les exemples sont assez multiples pour montrer que business et génétique font rarement bon ménage. Mais, la famille Birkenstock elle, déroge à la règle, avec un savoir-faire qui traverse les générations depuis le 18e siècle. Si au début, l’entreprise se concentrait uniquement sur la création de semelles orthopédiques, l’arrivée de Karl Birkenstock à la tête du patrimoine à la moitié du 20e siècle redistribua les cartes. En ajoutant une sangle en cuir au-dessus de cette semelle en liège, le jeune allemand créa le tout premier modèle, nommé ‘Madrid’.
Birkenstock ou la chaussure mal-aimée
Iil ne fallut que 3 ans avant que la chaussure soit importée aux États-Unis, devenant un symbole de la contre-culture hippie. Mais malgré cette niche américaine, le soulier est pendant longtemps resté aux portes de la frontière allemande. Autour des années 70, le pays connaît révolution sur révolution. Le peuple germanique conteste les institutions et les valeurs établies, à travers diverses manifestations. Mouvement féministe, anti-nucléaire, écologique, ou encore étudiant… L’heure est à l’anti-conformisme. Et quoi de mieux qu’une chaussure à l’esthétique ringarde et privilégiant le confort, pour accompagner les militants dans leur rébellion ? La Birkenstock devient alors un incontournable dans le dressing allemand.
Pendant presque 20 ans, la chaussure est ignorée par le monde entier. De la France aux USA, le globe appose l’étiquette d’anti-fashion aux touristes allemands, qui visitent toutes les capitales munis de leurs sandales et de leurs chaussettes blanches. Mais, chassez la ringardise, et elle revient au galop.
La naissance d’une it-shoes
Comme à chaque pré-tendance, il ne suffit que d’un défilé, ou d’une célébrité mettant en avant le produit, apprécié ou non du public, pour le propulser dans les meilleures ventes de l’année. C’est en 1990 que les premiers créateurs s’intéressent au modèle de liège. Paco Rabanne et Jean-Paul Gaultier habillent leurs modèles de Birkenstock, qui seront par la suite adoptées par des stars telles que Julia Roberts et Victoria Beckham. À partir de ce moment-là, la marque allemande connait un réel bond de popularité. Mais c’est surtout grâce à l’arrivée de Oliver Reichert à la tête de la firme germanique en 2013, que les chaussures se multiplièrent sur les trottoirs.
Le premier président ne faisant pas partie de la famille allemande s’est vite rendu compte du potentiel en devenir de Birkenstock, dans le monde de la mode. Il s’est alors mis en quête de créer des collaborations, jusqu’à lors inattendue, avec certaines enseignes. Notamment revisitées par Alexander Wang en 2014, ces quelques associations ont permis d’augmenter les ventes de 150%, entre 2014 et 2019. 24 millions d’euros ont été générés en 2019, 55% grâce aux mythiques modèles ‘Madrid’, ‘Arizona’ et ‘Gizeh’. La même année, l’actrice Frances McDormand fit une apparition remarquée aux Oscars, munie d’une collaboration Birkenstock x Valentino aux pieds. Deux ans plus tard, c’est avec Dior et Stüssy que la firme s’associa, dans la continuité de sa quête vers le tapis rouge.
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Crédit photo : Birkenstock / Valentino