Doumbé, Ngannou, Joshua... comment les sports de combat sont revenus au cœur de la culture ?
14 Mar. 2024
Doumbé, Ngannou, Joshua... comment les sports de combat sont revenus au cœur de la culture ?
Si les sportifs français brillent dans les sports de combat ces dernières années, la fin de la semaine dernière n’a pas joué en faveur de l’Hexagone. Après et une défaite de Francis Ngannou face à Anthony Joshua en boxe anglaise, c’est Benoît Saint-Denis qui a posé le genou à terre, lors d’un combat de MMA l’opposant à Dustin Poirier, dans la nuit de samedi à dimanche.
Bien que confrontés à ces échecs, le ‘Predator’ et le ‘God Of War’ ont pu profiter d’un soutien sans faille. De combattants à la renommée internationale, en passant par leurs adversaires, jusqu’à Emmanuel Macron, ces athlètes ont mis en lumière l’ampleur que prennent les sports de combats depuis quelques années en France. Mais, comment se fait-il que la cage grillagée soit autant revenue au cœur de la culture, et ce en si peu de temps ? C’est la question à laquelle le Blueprint va tenter de répondre dans ce nouvel article !
Une brutalité pas toujours appréciée
En France, les différentes formes de violence ont toujours été accueillies avec méfiance. Que ce soit à l’arrivée des et de ses dessins brutaux, ou à celle des aux textes parfois insolents et incisifs, les médias traditionnels ont souvent vu d’un mauvais œil l’honnêteté d’une réalité pourtant bien présente.
Cela va sans dire que les sports de combat n’ont pas échappé à la règle. La savate s’est installée en France au début du 19e siècle, malgré le mépris des classes bourgeoises qui n'y voyaient que de la violence gratuite. Suite à ça, l’ancêtre de la boxe française s’est codifié, facilitant son acceptation dans le monde du sport. Depuis, le ring est reconnu à sa juste valeur.
Plus récemment, c’est le MMA qui a dû se faire sa place au sein du drapeau bleu-blanc-rouge. Même si les entraînements de ce sport mélangeant les différents styles de combats, sont autorisés depuis 2008, c’est seulement en 2020 que ces représentations furent légalisées. Pour cause, le ministère des sports affirmait en 2016 que ce portait ‘atteinte à la dignité humaine’. Comme à chaque nouveauté, il a fallu attendre l’arrivée d’acteurs révélant la scène française à l’international, pour enfin bénéficier d’une validation.
Du tapis rouge au ring : les emblèmes des sports de combats
Si les plus sceptiques n’ont pas tout de suite adhéré à l’octogone, une grande partie du public français a lui, toujours montré une certaine appétence pour les sports de combats : il n’a pas fallu attendre l’arrivée du PFL à Bercy pour ça. Dès les années 60, les films d’arts martiaux de Bruce Lee rencontrent un franc succès, complétés par le mythique parcours en boxe de Mohamed Ali. Les années 70 elles, ont été marquées par Rocky Balboa, boxeur interprété par Sylverster Stallone. 10 ans plus tard, l’indomptable de Philadelphie continue sa route, quand Jackie Chan, séduit grâce à son Kung-Fu. En dehors d’Hollywood, le nom de Mike Tyson retentit dans le monde entier. En 1986, la future légende devient le plus jeune champion de boxe du monde de la catégorie poids-lourd. En bref, des arts martiaux au ring de boxe, le monde du combat gagne en popularité, porté par des figures emblématiques.
L’apogée du MMA français
Depuis plusieurs mois, un sport de combat vient se hisser en tête de liste dans le public de l’Hexagone : le MMA. Si bien que le PFL, une de ces organisations, a réussi à sold-out Bercy le 8 mars dernier, en à peine quelques heures. Une première ! L’event a engendré un tel engouement sur les réseaux sociaux, qu’il était presque impossible de passer à côté de son main event, le combat franco-français opposant Baysangur « Baki » Chamsoudinov et .
D’ailleurs, ce dernier n’y est pas pour rien concernant la hype qui tourne autour de ce sport. L’ancien champion de kick-boxing a su briser les frontières restantes entre les adeptes déjà conquis et le nouveau public, grâce à un entertainment pimenté. ‘The Best’, ou le roi du divertissement, n’a pas cessé depuis son arrivée dans le MMA, de provoquer ses adversaires grâce à un trash talking de plus en plus travaillé. Face à Jordan Zebo en septembre dernier, Doumbé avait griffé son protège-dent d'un ‘Jordan t’es mort’. Rebelote avec Baki, son adversaire tchétchène, qui a dû faire face à une ambulance personnalisée pour sa potentielle défaite. Et le franco-camerounais ne comptait pas s’arrêter là. Il a révélé il y a quelques jours que le PFL lui avait refusé une entrée dans l’arène aux côtés de Eric et Ramzy. Si celle qui aurait été considérée comme l’un des moments les plus marquants du MMA français fut annulée, ‘The Best’ peut tout de même se vanter d’avoir contribué à la popularité de ce sport.
Mais, il n’est pas le seul. Sans forcément faire preuve d’autant d’humour, d’autres athlètes ont transcendé le cercle traditionnel de fans des sports de combat, grâce à leur capacités physiques remarquables. En s’imposant dans l’une des plus grosses organisations mondiale, l’UFC, des combattants comme Cyril Gane, Francis Ngannou, Manon Fiorot ou encore Benoit Saint-Denis ont permis d’élever ce sport au rang de culture populaire. Dès qu’un combat est annoncé, c’est tout un pays qui se range derrière ses ambassadeurs. Même le président Emmanuel Macron a laissé un mot réconfortant au ‘God Of War’, suite à sa défaite contre Dustin Poirier.
La puissance du public français se ressent outre-Atlantique. Suite au succès de sa deuxième édition à Paris, Donn Davis, le président du PFL, se réjouit d’un marché fructueux : « Cette année, il y a 3 événements PFL à Paris, aucune autre ville dans le monde n’en a autant ! C’est pour vous dire à quel point les fans et le marché français sont bons pour le MMA ».
En bref, les sports de combat ont encore de beaux jours devant eux, notamment en MMA ou la sphère française s’impose dans les classements. Il faudra tout de même attendre mai pour la troisième édition du PFL à Paris, alors pour patienter, jetez un œil à notre article sur .
Crédit photo : Neil Leifer / Leemage