29 Apr. 2023
Discutons avec Lorenz.og
Alors que les customs semblent être indémodables et que certaines créations peuvent totalement choquer les internautes comme on a pu le voir avec le dernier édito. Si la customisation se porte toujours aussi bien aujourd'hui, c'est grâce à des créateurs comme . On a eu la chance d'interviewer le génie londonien, ce jeudi lors d'un pop-up spécial organisé dans le showroom de Salomon, rien que ça. Au programme, son parcours chez Nike, sa vision sur le custom ou encore les prochaines étapes de sa jeune carrière. Le jeune de 24 ans ne s'arrête plus et semble être au sommet de son art, après avoir brillé sur différents modèles comme la , il nous confie que cette collaboration entre lui et vient d'un DM Insta, peut-être l'un des meilleurs DM insta de la griffe française lorsqu'on regarde le travail fourni par Lorenz.og sur les modèles de la Salomon ACS PRO et la Salomon ACS +, mais aussi sur quelques jackets. Des véritables chefs d'œuvres !
Pour les personnes qui ne te connaissent pas et qui lisent le Blueprint, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Lorenzo Federici. J'ai 24 ans, je suis né et j'ai grandi à Londres. J'aime les sneakers depuis l'adolescence. Et cela a en quelque sorte pris le dessus sur ma vie. Pendant la crise du COVID, j'ai commencé à expérimenter la teinture parce que j'ai toujours rêvé d'être dans le monde de la sneakers, j'ai aussi travaillé pour Nike en tant que stagiaire avec pour objectif de devenir Color Designer.
J'ai quitté la marque pendant le COVID et j'ai commencé à tester la peinture. Aujourd'hui, je travaille avec des marques en tant que consultant et je suis également créateur indépendant.
Comment le succès est arrivé à toi ? C'était sur Instagram ?
Oui, c'était sur Instagram. Évidemment. Je vous ai dit que c'était pendant le COVID, je m'ennuyais, je n'avais rien à faire. J'ai commencé à expérimenter et j'ai commencé à poster ce que je faisais en ligne et certains posts ont eu du succès, j'ai aussi eu des VIP, comme de grandes célébrités qui m'ont contacté. C'est à ce moment-là que je me suis dit que je devrais peut-être prendre cela un peu plus au sérieux. Mais même lorsque j'ai débuté, il m'a fallu beaucoup de temps pour établir mon propre style. Cela a changé la façon dont je me voyais et m'a appris à quel point les réseaux sociaux peuvent être utiles pour mettre en valeur mes créations.
Je n'ai pas l'impression que la relation entre les marques et les artistes comme toi ait toujours été comme ça. Comment était-ce au début ? Ont-ils prêté attention à ton travail ?
Dès le début, ils ont prêté attention à mon travail, mais ils l'ont fait en s'inspirant ou en le copiant. J'ai travaillé pour une marque, donc je sais comment ils travaillent. Ils voient des choses en ligne, ils voient une tendance, ils la mettent dans un mood board et ensuite ils conçoivent une nouvelle ligne pour une nouvelle saison. Ce qui arrive souvent, comme ce qui m'est arrivé, j'ai créé mon style. C'était nouveau, c'était frais, ça a donc suscité l'intérêt de quelques griffes qui ont "copié" mon travail.
De nombreuses marques se sont inspirées de mon style, mais peu d'entre elles m'ont tendu la main de manière sérieuse pour travailler avec moi. L'année dernière, j'ai travaillé pour des marques en coulisses, mais jamais je n'ai eu la chance d'avoir une "collaboration officielle". Mais c'est incroyable pour moi que Salomon l'ait fait, parce que je parle avec eux depuis environ un an et demi et ils ont toujours été très honnêtes et ouverts avec moi, et j'apprécie vraiment cela. Ils m'ont donné l'opportunité de présenter mon travail.
Comment cela s'est-il passé ?
La collaboration s'est faite par un simple DM il y a quelques mois. Nous avons beaucoup échangé sur nos différentes idées/concepts et après plusieurs échanges c'était parti. Mais pour être honnête, tout cela a pris vie en l'espace de quelques semaines.
Le custom a pris une grande place dans la culture sneaker. Pourquoi penses-tu que que la culture de la sneaker a besoin d'artistes comme toi ?
À l'époque, on voulait porter ce que les gens n'avaient pas, ce qu'ils n'avaient jamais vu. Mais à cause des réseaux sociaux, on voit tout maintenant. Sur les réseaux, les sneakerheads ont toutes les chaussures. Ils ont tous des étagères remplies de Jordan 1. Tout le monde les a. Quand elle sort, elle n'est plus rare. Ce n'est même plus spécial. C'est fou.
Quand j'ai commencé, je travaillais pour Nike, c'était un peu ennuyeux parce que je ne pouvais pas obtenir ce que je voulais, et je travaillais pour une marque et non pas pour moi. Et c'est pour ça que le custom est cool, parce que ce que je fais, je le fais avant tout pour moi. Je peux sortir à Londres et porter mes créations. Personne ne sait qui je suis, mais je porte quelque chose de jamais vu, d'inédit, et ça, ça suscite la curiosité.
Je n'ai jamais voulu que mon travail ressemble à un custom. En fait, je n'aime pas les customs.
C'est pourquoi je n'appellerai jamais mon travail "custom". Je déteste qu'une chaussure ait l'air d'être personnalisée. J'ai toujours voulu que les miennes aient l'air de sortir tout droit de l'usine.
Peux-tu nous parler un peu de ce qui se passe ici à Paris entre toi et Salomon ?
Oui. Il y a dix paires à gagner. Les gens peuvent venir. C'était censé être comme une situation d'art vivant, donc les gens peuvent voir la paire prête à l'emploi, mais ils peuvent aussi venir me regarder faire une paire à partir de zéro et juste observer mon travail, venir se détendre. C'est aussi une sorte de communauté.
C'est mon premier événement dans la vie réelle, c'est génial de rencontrer des gens qui sont fans de mon travail depuis longtemps et ils peuvent aussi s'inscrire et gagner une paire. Mais nous aurions aimé faire beaucoup plus de paires. Il s'agissait d'un travail de dernière minute et, de toute évidence, le succès a été au rendez-vous. Nous espérons que ce partenariat se poursuivra mais je suis sûr que ce n'est que le début !
Quelles sont les prochaines étapes pour toi ?
C'est entre les mains de Dieu maintenant. J'ai quelques projets distincts prévus à Londres pour cet été, qui n'ont pas encore été annoncés, mais qui se dérouleront dans des shops, comme des événements pop up. Ce sera l'occasion pour les Londoniens de venir découvrir mon travail.
Et si vous êtes adeptes des customs, découvrez les plus beaux customs de 2023 !
Crédit Photo : Lorenz.og