Re-process : De Massa réinterprète Le Denim

10 Jul. 2022

Le 5 juillet, notre collection Denim voyait le jour. Pour l’occasion, nous avons fait appel à et de afin de réinterpréter un essentiel de cette quatrième collection : la veste en jean. Avec des valeurs très axées sur la réinterprétation de pièces upcyclées, le jean fait partie d'une de leurs matières de prédilection. Et quand on leur pose la question "Pourquoi le denim ?" Alizé nous répond : "On a commencé par travailler le jean parce que c’est facile de se procurer la matière première, c’est un basique, et que 99,9% des gens sont susceptibles d’en acheter." Découvrez l’univers de De Massa et de leur collaboration avec Wethenew sur une pièce du Denim, à travers cette interview.

Dans les racines de De Massa Studio

"Pendant 2 ans, j’ai tenu un média écocitoyen qui vulgarisait les enjeux environnementaux", nous confie Klem, fondateur de De Massa Studio. En effet, avant de se lancer dans la folle aventure des jeans upcyclés, Klem avait déjà un pied dans la cause environnementale. Par la suite, c’est tout naturellement que "De Massa s’inscrit comme une forme de prolongement à ce projet." Un projet ambitieux, en accord avec ses valeurs, et les "problématiques inhérentes à l’industrie textile".

L’idée de créer un label d'upcycling a donc sonné comme une évidence chez Clément, et il en va même pour la sérigraphie. En effet, cette technique est largement utilisée par De Massa Studio, et s’ancre dans les racines du label : "Pour expliquer simplement la sérigraphie : c’est une technique d'impression qui permet de déposer l'encre directement sur le textile, ou n’importe quelle autre matière, à travers un écran en soie. On dépose une solution photosensible sur l’écran au préalable et on imprime le design voulu grâce à une technique d’insolation."

L’upcycling, ou l’ADN de De Massa

L’upcycling fait partie de l’essence même de De Massa, et prend appuie sur "les grands principes énoncés par : un bon design est esthétique, rend le produit utile et s’avère respectueux de son environnement" Une qualité que le label s’est efforcé de transmettre : "On peut voir le procédé comme une opportunité de redonner de la valeur à des matières qui en ont perdu, grâce au design ou à l’innovation technique. Notre vision de l’upcycling place la revalorisation au cœur du processus."

En produisant à la demande, De Massa promet des vêtements à la fois uniques et respectueux de l’environnement : "La démarche doit avoir du sens, l’impact doit être positif à tous les niveaux. Le fait de créer pour créer ne nous intéresse pas, ajouter de la complexité inutilement non plus. Less is more."

"La plupart du temps, on produit à la demande pour être au plus proche des besoins réels et on encourage les clients à fournir la matière première, en fouillant dans leurs placards par exemple", nous informe Alizé. C’est donc sur un de ces principes que se base De Massa pour se fournir en tissus, qu’ils vont par la suite upcycler. Un processus qui permet au label de produire en quantité limitée, et ainsi préserver au mieux l’environnement.

Et quand on aborde la démocratisation de l’upcycling, voici ce que Alizé et Klem nous confient : "La popularité grandissante du processus a évidemment des conséquences hyper positives ! Pour les gens qui abordent ce procédé avec sincérité, l'upcycling est souvent un moyen d’apporter à son échelle une réponse à la surproduction textile. Mais ça ne peut être considéré comme une fin en soi, il faut continuer de traiter le problème à la source à savoir produire moins."

De Massa x Wethenew : la réinterprétation d’une pièce Denim

Si la réinterprétation des pièces est un domaine que De Massa a l’habitude d’aborder, c’est sans compter sur l’influence et le travail de nombreux designers, qu’affectionne particulièrement Klem : "J’ai été très impacté par le travail de sur le patchwork, au même titre que pour sa vision avant-gardiste de l’upcycling, ou que pour ses collections Regenerated."

En prenant appui sur leurs travaux et en ajoutant leur touche personnelle, le travail de réinterprétation de De Massa vise à raconter, mais surtout perpétuer, une histoire : "Réinterpréter une pièce abîmée oblige à composer avec la contrainte et c’est exactement ce qu’on recherche. Qu’importe la technique à laquelle nous avons recours : ce sont les déchirements, tâches ou trous éventuels qui dictent les zones à retravailler. Un moyen de sublimer les imperfections, un peu à la manière du , une méthode japonaise de réparation des porcelaines ou céramiques. Certains vêtements ont beau avoir subi 1001 altérations, ils resteront teintés d’une coloration affective unique à nos yeux. C’est aussi ce qui nous anime quand on se lance dans une production, arriver à perpétuer les histoires."

"Le motto De Massa, c’est avant tout de produire des pièces portables et stylistiquement accessibles au plus grand nombre", nous confie Alizé. En effet, avec la réinterprétation des essentiels du quotidien que prône Wethenew avec sa collection Denim, De Massa a choisi de s’ancrer également dans cette perspective, avec la réinterprétation de la veste en jean : "Wethenew lance une gamme de vêtements intemporels et unisexes. Un rôle que remplit aussi le monogramme, ce qui a appuyé notre choix.".

Même si De Massa cherche à "sortir du carcan denim", Klem et Alizé ont pu s’essayer à un nouveau projet, et nous prouver qu’un seul vêtement peut posséder de multiples facettes : "C’est une des premières fois qu’on travaille sur un vêtement neuf, l’idée c’était de conserver la puissance de cette sobriété, n’ajouter aucun élément textile pour éviter de surcharger. Démontrer qu’un seul et même vêtement peut exister d’une multitude de façons, comme chacun de nous d’ailleurs."

Grâce à cette fusion, l’ADN Wethenew et l’ADN De Massa ont pu "créer un pont entre nos entités respectives." Quant au logo, l’explication de Klem à ce sujet est assez évidente : "Qu’est ce qui représente mieux Wethenew qu’une empreinte de pied ? Côté De Massa, on a toujours été animé par la volonté d’avoir un impact positif, et c’est une réflexion qui se construit autour de l’empreinte qu’on veut laisser. La double lecture du terme ‘‘footprint’’ l’a naturellement imposé."

Vers de nouveaux horizons ?

"On ne se donne pas réellement de missions si ce n’est d’aborder chacun de nos projets avec l’impératif de revaloriser", confie Alizé. Toujours avec une vision green, De Massa ne souhaite pas s’éloigner de ses valeurs principales. Cependant, pour ne pas "se dégoûter de la couture qui reste d’abord une passion", le choix de leurs futurs projets se fera uniquement si l’envie créative est réellement présente, et les pousse à l’innovation : "On prend part aux projets qui nous stimulent créativement, nous permettent d’explorer de nouveaux horizons ou qui nous poussent à innover sur les procédés."

En posant la question de la collaboration, Klem nous répond de façon évidente : "Aujourd’hui en tant qu’individu, il y a une nécessité de limiter au maximum son impact et le meilleur moyen d’y parvenir c’est de consommer moins mais mieux. Less is more pour revenir aux principes de Dieter Rams. Revoir la notion de besoin évidemment, mais surtout orienter ses achats vers des pièces qui dureront dans le temps. Même si aucune marque n’est parfaite, j’ai toujours été très sensible à ce que propose ."