09 Jun. 2022
La sneaker : une histoire de famille
Durant un mois, la famille est mise à l’honneur avec Family First, l’occasion de se rappeler que la famille, qu’elle soit de cœur ou de sang, c’est ça le plus important. Alors si dans certains cas la famille peut être synonyme de fierté, comme le fils de Michael Jordan et son shop dédié à son père, elle peut parfois être le symbole d’une fratrie déchirée qui aboutit sur une véritable success-story. Par ailleurs, la famille peut être en total symbiose et développer le fruit d’un travail exemplaire, à l’instar des sœurs Fanning. À l’occasion de ce mois dédié à la famille, zoom sur trois affaires de famille où les sneakers sont mises à l’honneur.
Adidas / Puma : la réussite de deux frères ennemis
Véritable saga familiale et success-story, l’histoire commune des frères Dassler est le symbole de la rivalité dans une fratrie. En 1920, Adolf et Rudolf Dassler reprennent l’entreprise familiale spécialisée dans le domaine de la pantoufle. Ils créent les premières chaussures de sport avec du surplus de cuir de l’armée allemande, et rebaptisent la société "Gebrüder Dassler OHG" en 1924.
Malgré le succès florissant de l’entreprise dans les années 30, les tensions entre les deux frères s’accentuent. En effet, Adolf est passionné et veut investir pour l’amélioration de ses produits. Rudi, quant à lui, n’est intéressé que par les bénéfices. À cela s’ajoute une divergence d’opinion politique dû au IIIe Reich d’Hitler et à la Seconde Guerre Mondiale, qui va faire exploser le duo. Après vingt ans de collaboration, l’entreprise signe sa fermeture, et les deux frères décident de faire leur bout de chemin séparément.
En 1949, la contraction des initiales de Adolf (Adi) Dassler mène à la création d’une des plus grandes marques de sportswear de tous les temps : adidas. Ainsi, sa vision technique et avant-gardiste lui permettra de se hisser au sommet.
Comme son frère, Rudolf Dassler fonde lui aussi sa marque de sport, et c’est ainsi que voit le jour en 1948. Au départ, Rudolf souhaite appeler sa marque "RUDA" mais trouve le nom peu élégant. Mais si Puma ne rencontre pas autant de succès qu’adidas, la marque fait preuve d’innovation, avec les premiers crampons visés. Cette originalité et ce développement de l’image de marque lui vaut le soutien de nombreux sportifs comme , , ou encore , et devient le sponsor officiel de .
Trophy Room : le shop du fils de Michael Jordan
Ouvert le 15 mai 2016 à proximité du d’Orlando en Floride, est un magasin dédié à la carrière de Michael Jordan. Fondé par , le fils de MJ, son nom évoque la salle des trophées du GOAT, et où Nike et Jordan Brand y sont, par ailleurs, distribués. Situé dans un mall à , c’est un haut lieu des sorties exclusives.
Véritable affaire de famille, le magasin a pourtant été visé par une polémique en 2021. En effet, après avoir teasé la Air Jordan 1 x Trophy Room pendant plus d’un an, elle était l’une des paires les plus attendues de 2021. Inspirée du colorway OG Chicago, elle raconte une anecdote peu connue de la carrière de Michael Jordan, où lors du match du All Star Game "Frozen out", His Airness a été mis à l’écart par les chefs de .
Alors que des images du modèle ont été leakées un an avant sa sortie, les suspicions de backdoor ont déferlées sur le shop de Marcus Jordan, qui remet en cause sa légitimité. Une semaine avant sa sortie, de nombreux resellers, dont , ont été contactés par le shop pour vendre des paires par lot au prix de 850$ à 1000$ l’unité. Mais l’implication du fils de MJ dans cette controverse n’est toujours pas confirmée, et laisse planer le doute sur les employés du centre de distribution Nike de Memphis.
Laura et Deanna Fanning : les DA jumelles
Directrices de la création de la ligne de vêtements pour femme chez , les aiment mettre les clients au défi d’essayer de nouvelles choses. Avec une ligne convoitée et colorée, leur philosophie a rendu leurs baskets et leur ligne de prêt-à-porter conceptuel et arty, très populaires.
Âgées de 31 ans, Laura et Deanna sont nées à Melbourne en Australie. Avec des parents instituteurs, elles qualifient la mode comme un exutoire créatif, et se réfugient chez leur tante couturière, où les s’empilent dans un garage transformé en atelier. Ensemble, les sœurs assemblent les chutes de tissus et dessinent. Après avoir étudié au de Londres, elles entretiennent une relation personnelle et professionnelle avec Kiko Kostadinov. La suite de leur carrière était donc évidente.
Avec une vision italienne de par leur mère, mêlée à un univers anglo-australien, elles recréent une garde-robe complète pour la femme, avec des tricots en shearling, des chemises, des vestes de costume, et des accessoires. Si Kiko est très connu pour ses collaborations avec , les jumelles Fanning apportent une approche différente de la conception de baskets en utilisant les archives d’Asics.
“Je pense que c’est très excitant de concevoir des baskets parce que c’est quelque chose de tellement réel. On les porte tout le temps, surtout maintenant.”
Crédits photos : Culture.hu, L'Usine Nouvelle, 1 Granary